mercredi 19 juin 2013

Critique La Fournaise : tome 1, Enfermé, d'Alexander Gordon Smith

La Fournaise : tome 1, Enfermé
Alexander Gordon Smith
Pocket Jeunesse
Ma note : 3/5 ♦ 288 pages ♦ 17,50€

Résumé éditeur : 
Condamné à la perpétuité pour un crime qu'il n'a pas commis, Alex, treize ans, pense avoir touché le fond. Pourtant il y a pire que l'injustice... Il y a la Fournaise. Pas une prison, mais un enfer. Un monde terrifiant au plus profond des entrailles de la terre, ou règnent des gardiens inhumains et des molosses mangeurs d'hommes...
Alex n'a pas le choix : il doit trouver le moyen de s'enfuir, quitte à risquer sa vie et celle des autres. Mais à qui se fier, quand même des prisonniers sont des tueurs sans pitié ?

Ma lecture : 
Au premier abord, La Fournaise parait être un Young Adult pour les 14-15 ans vu la taille du bouquin, mais finalement... il s'agit plutôt d'une sorte d'apprenti épouvanteur urbain pour les 12-13 ans qui veulent affronter la peur dans la lecture. Sans doute trop jeunesse, et pas assez jeune adulte, il ne m'a pas convaincue ... 

Sorte de genre mi fantastique, mi urbain, La Fournaise met en scène une prison étrange, mais peu terrifiante, où les adolescents n'ont pas le temps de réfléchir à leurs méfaits, étant trop occupés à réaliser différentes tâches imposées (nettoyage, cuisine, lavage, cassage de pierres...)
Il n'y a que peu de gardiens pour les surveiller, ce qui gère les prisonniers étant uniquement la peur qu'ils ressentent envers ceux-ci. Parce qu'ils sont effrayants, étranges, mutants... On ne sait jamais vraiment leur nature. Mais on sait qu'ils enlèvent, tuent, ou font des expériences sur les prisonniers. Ils font régner la terreur et l'angoisse lors de ces rapts qui ont lieu une fois par semaine environ, de façon aléatoire. 

L'activité manuelle fait quant à elle référence au pire des clichés : casser des pierres, éternellement... Ce que j'ai ressenti comme un manque de recherche. Une preuve de ce qui m'a fait le juger comme une histoire trop simpliste, à l'univers trop peu étoffé pour m'emballer ou m'effrayer. Les gardiens/monstres sont trop nébuleux pour être des méchants dont on se souviendra très longtemps ... Les informations sont poussées seulement sur les personnages et leurs caractères, ce qui les rend intéressants et parfois attachants, même si on imagine mal des gosses de 12 à 16 ans se comporter comme ils le font (de manière souvent trop réfléchie, ou, au contraire, très absurde). 

Peut être que c'était un problème d'âge, le fait que le livre soit fait pour des très jeunes (peut être?) qui ne m'a pas aidé. Je pense sincèrement qu'il peut plaire aux plus jeunes, des amateurs de l'Apprenti Epouvanteur ou de chair de poule... Mais alors des très jeunes, avant 15 ans, nécessairement, je pense... La fin peut être satisfaisante, heureusement, mais elle laisse aussi de nombreuses questions sans réponses, à l'heure où je ne sais pas s'il s'agit d'un one shot. Un peu trop prévisible et pouvant être décevante, elle est pourtant à prévoir dans un univers carcéral plein de fuites, auquel nous mêmes, nous tentons de trouver des failles durant notre lecture.
Au final, l'intrigue me parait bien trop bancale pour du Young Adult, et le livre bien trop gros, peut être avec une couverture trop effrayante pour un jeune âge ciblé, mais pourtant nécessaire pour trouver le bon public. Une petite lecture qui fait peur, juste un peu, mais sans plus ... Pour les plus jeunes.

jeudi 13 juin 2013

Critique STRUCK : Comment Foudroyer sa réputation en un éclair de Chris Colfer

STRUCK : Comment Foudroyer sa réputation en un éclair
Chris Colfer
Michel Lafon Jeunesse
Ma note : 1/5 ♦ 370 pages ♦ 15,95 € 

Résumé éditeur : 
Carson Phillips est prêt à tout pour entrer dans la fac de ses rêves… et par la même occasion, laisser derrière lui une mère dépressive et une ville misérable. Même s’il lui faut, pour appuyer sa candidature, lancer seul un magasine littéraire.

Malheureusement pour lui, les étudiants ne semblent guère capables d’écrire autre chose que des textos. Qu’à cela ne tienne, l’adolescent est aux aguets, et surtout il n’a plus rien à perdre. Après tout, qu’arriverait-il si le beau gosse du lycée apprenait que sa petite copine pom-pom girl couche avec le coach dans son dos ? Ou que la première de la classe n’hésite pas à envoyer des photos d’elle nue à n’importe qui sur Internet ? Pour parvenir à ses fins, Carson a une nouvelle stratégie toute trouvée : il se transforme en maître chanteur. Mais à force de jouer les corbeaux, ne risque-t-il pas de se brûler les ailes ?

Ma lecture : Je m'attendais à bien mieux de la part de l'acteur qui joue Kurt dans Glee. Mais c'est un acteur, pas un auteur. Je me suis trompée, j'ai trop espéré. C'est une petite déception... 

J'ai ressenti une totale incompatibilité avec le personnage le personnage principal, Carson. Son seul but, à ce monsieur, est de s'enfuir de sa ville d'idiots, un but illustré par un propos qui sert ce but, mais sert pas son affinité pour le journalisme et l'écriture. Son envie de faire son métier passe totalement à la trappe. (C'est vrai, pourquoi vouloir être journaliste?) Au contraire, le journalisme devient une affaire de renommé et de mauvais caractère dans ses mots. Quelle mauvaise image de la profession ! (Tout ne se passe pas comme dans "le diable s'habille en Prada", vraiment, vraiment pas!) On ne trouve pas d'enquête, ni d'interview comme devrait le faire un aspirant journaliste... Son seul article n'est pas fantastique... On dit pourtant dans le roman qu'il aime raconter des histoires ? J'ai attendu son talent de conteur bien trop longtemps... 

J'aurai pu trouver le talent du narrateur dans son humour, ses mauvaises piques... Mais je n'ai pas trouvé ça drôle. L'effet fut loupé sur moi. Les instants aux plus forts enjeux se sont révélés bâclés et ratés à mon goût, avec des éléments mal exploités, tournés au ridicule ... Je ne vous les cite pas, ne voulant pas vous spoiler des passages avec mes déceptions ! 

J'ai trouvé pourtant la plupart des personnages secondaires intéressants et hauts en couleurs. Malerie a du potentiel, mais seuls quelque uns de ses aspects sont effleurés, ce qui laisse à la fin bien trop de questions en suspens et une intrigue inachevée à son sujet. Une impression de non fini. Ils étaient pourtant si intéressants ces personnages !Je pense qu'ils auraient mérité plus d'informations, de traitement et de détails, que j'attendais tout du long, plutôt que de les voir survolés. Tout comme les débuts d'intrigues et de conflits... qui n'ont aboutis à rien (l'histoire des calmants, par exemple ! Et comment il a financé et imprimé son journal ? )

Enfin, je me suis vraiment demandé où étaient la morale et le message de ce livre. Puisque d'après la fin.... Comment dire sans ne pas trop vous en dévoiler ? Je pense simplement que quand on veut vraiment quelque chose, on peut se battre pour l'obtenir, et ça paye ! Espérons néanmoins que ça n'en dégoutte pas trop du métier de journaliste... Et que les lecteurs auront, dans leur vie, plus de courage et de détermination que ce héros un peu faiblard ! Car ce n'est pas lui, malheureusement, qui remplira le rôle de modèle pour le jeune public... Je relève cependant comme point positif l'histoire originale, qui traite, pour une fois, d'un atelier d'écriture à l'école, et qui aurait pu donner envie à des collégiens de s'y mettre... Dommage que ce soit un fiasco ! 

Je relève aussi l'écriture, très facile à lire pour des ados. Mais alors, très très facile. Bref, je suis contente de ma découverte car je saurai quoi conseiller à des jeunes de 13 ans qui veulent lire des bouquins sur la vie au lycée, mais faudra quand même que je prévienne les parents qu'il y a un "connard" juron à (presque) chaque page, et pas vraiment de morale et ça, ça me gène un peu.... Chris Colfer, je passe et ne retenterai pas.

dimanche 2 juin 2013

Critique Zoanthropes de Matthias Rouage

Critique Zoanthropes 
Matthias Rouage
Editions Scrinéo


Shina Sirkis vit dans un monde futuriste où les Zoanthropes, créatures hybrides mi-hommes mi-bêtes, sont traqués par les humains. Le jour de son entrée à l'université, elle est angoissée... Son amie vient de se transformer et a été abattue par son père, un intervenator. Elle sait que si le test de dépistage obligatoire s'avère positif, il n'hésitera pas à tuer sa propre fille...

Je suis très contente d'avoir découvert Zoanthropes. Je n'aurai pas voulu passer à côté de cette découverte ! 
Scrinéo propose une fois de plus un récit et un univers uniques. Dommage que ce roman n'ai pas bénéficié du même soin tout du long ... 

J'ai trouvé la première partie particulièrement travaillée, offrant au lecteur un bel univers, poussé et bien imaginé. Ce fut un plaisir à découvrir. Même s'il n'y a pas d'indication sur l'époque ou le temps, les détails sont minutieux et foisonnants, ce qui permet d'imaginer parfaitement ce monde futuriste : rien n'est laissé au hasard. On peux le supposer en tout cas ! 
J'ai apprécié de découvrir précisément l'évolution de la société et l'histoire de la race des Zoanthropes, et leur "non cohabitation" avec les humains. Le conflit entre les deux races est bien expliqué, et ressenti, surtout grâce à Shina et à son père, puisqu'elle a été élevée dans la haine envers ces moitié humains, moitié animaux. 
La description des personnages et de leur caractère était assez imagée pour faire connaissance avec leurs personnalités et permettre d'apprécier de vivre ces aventures en leur compagnie. 
Les relations et les enjeux sont également instaurés dès le départ, puisqu'on comprend vite que l'endoctrinement des humains contre les Zoanthropes est forcément exacerbé... 

Mais au contraire, lorsque les points de vues, et les préjugés, se voient retourner, tout devient vite beaucoup moins logique, et donne un aspect de manque de travail sur le roman. En effet, alors que le début annonçait une lecture aussi délicieuse qu'originale, la deuxième partie m'a malheureusement semblé ... bâclée. 

Le travail minutieux n'a pas continué. j'ai commencé à voir des petites erreurs s’égrener comme si la relecture s'était stoppée, ou l'attention relâchée. J'ai ressenti une confusion au niveau des personnages. Des caractères se mettant à changer, des réactions inattendues, et certains devant... insupportables. 
(Le passage de la boîte de nuit m'a paru "ridicule" : un gros exemple de dérive inattendue chez les personnages !) 

L'intrigue a avancé bien trop vite, une importance démesurée à été donnée à Shina, tout s'accélère... On perd toute la logique qui était si précieuse au début du récit. J'ai commencé à anticiper les événements : j'ai à la fois manqué de surprises, et été assommée sous celles ci... lorsqu'ils s'agissait de changements inattendus chez les personnages. J'ai eu l'impression plus d'une fois d'avoir raté  un épisode, et parfois d'en relire certains. Étrange impression lorsqu'on se dit que tout allait trop vite, mais qu'on aurait voulu que cela aille moins vite... Le récit aurait-il mérité d'être d'avantage travaillé dans deux livres lui rendant hommage ? 

Malgré l'effort qui aurait dû être constant, j'ai quand même apprécié ma lecture, et, comme je l'ai dit, je suis heureuse d'avoir découvert Zoanthropes. Cependant, je suis mitigée, car j'ai envie de lire la suite pour découvrir plus de chose sur ce monde, mais je n'ai pas très envie de retrouver les personnages qui m'ont trop surprise, dans le mauvais sens. 

Ma note : 3/5
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