samedi 7 septembre 2013

Réseau(x) de Vincent Villeminot

Réseau(x)
Vincent Villeminot
Nathan Jeunesse
Réseaux_Vincent Villeminot
Ma note : 4/5 ♦ 448 pages ♦ 16,50
Sortie prévue le 12 Septembre 
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Résumé éditeur :
La guerre est déclenchée, sur le web et dans le monde réel. 

Sur les réseaux chacun pensait connaître chacun. Chacun surveillait, espionnait, aimait chacun. Mais désormais, trois guerres sont déclenchées, sur le web et dans le monde réel. Et Sixie est l’enjeu, le butin, le gibier de tous les combattants

Ma lecture :
Voici un ouvrage qui ne m'a pas laissée indifférente. Je me serai bien battue contre lui, avant de me battre à aux côtés de ses personnages. Je ne sais toujours pas sur quel pied danser avec César Diaz, qui me manque un peu, je dois le dire. Ce personnage central du récit aura pris tellement de place durant ma lecture qu'une fois le livre refermé, ça fait bizarre de se retrouver sans lui. Mais, alors que j'ai eu tant de mal à accrocher, et que j'ai quelques défauts à lui reprocher, comment en suis-je arriver à le regretter ?

Il est dit que Réseau(x) est un livre Jeunesse à lire dès 14 ans. Mais pour ma part, je l'ai trouvé trop difficile pour cet âge et pour la catégorie Jeunesse, à cause de sa construction hors norme. La structure m'a semblé trop opaque, et le récit trop mixte pour être classé dans un seul genre, l'intrigue se rapprochant trop du polar, ou thriller, pour être de la jeunesse. 

Ce récit hybride et complexe entraîne une certaine opacité et empêche, longtemps, de rentrer à l'intérieur et d'enfin apprécier sa lecture. Il m'a fallu me battre un bon moment pour adhérer ! Pour ma part, ce qui m'a permis d'enfin entrer dans le récit, mon lapin blanc dans le terrier d'Alice, se furent Justine et son père, Abel Fanelli, mais aussi l'inspecteur stagiaire Kovacs. Enfin ces côtés enquête & policier me permettaient d'aborder le récit d'après un autre point de vue : en menant mon enquête à mon tour. Je n'ai plus cherché qui est Sixie et son intérêt (finalement discutable), mais quel rapport il y avait entre Sxie, César Diaz, le PIFR, et les terroristes... Bref, le rapport, aussi, et évidemment, entre les différents narrateurs et leurs modes de narration très particulier (Tchat privé, mail, résumé de rêve, élément sur le sommaire des rêves ou des nuits, rapport de police, communiqué de presse, récit...) Autant de formes différentes qui font l'originalité de l'oeuvre, mais aussi sa difficulté : il faut arriver à percer ses barrières, s'accrocher à un personnage ou deux et enfin devenir accro à l'intrigue... 

J'ai moyennement apprécié cette vision de nouveaux gouvernements (ou une direction suite à certains décrets dans l'avenir), les guerres entre les lycées et, très vite, l'arrivée des terroristes. Dans l'intrigue, étudiants en colère et terroristes sont mystérieusement mêlés, pour semer le doute, et j'ai trouvé cette assimilation bien trop dangereuse : que veut-on nous dire? Est-ce pour renforcer la provocation créée pour faire peur aux personnages par Diaz... et la faire ressentir aux lecteurs ? Un côté méta-truc réfléchi, pour faire ressentir l'ambiance et le malairs? Zut, je n'avais pas vu cet aspect en lisant... Je remonte ma note. J'adore ce genre de travail littéraire : travailler la forme pour que la forme n'en soit que plus réussie. Ici l'ambiance est oppressante et tout est dérangeant. Mais, c'est un point important dans l'intrigue... Effet réussi. 
Je digresse, revenons au principal. (Même si cette digression m'a fait découvrir un point sacrément positif ! Comme quoi, dans cette lecture, il faut tomber bien des barrières pour savourer... son souvenir !) 

Sixie fut loin d'être le personnage auquel je m'attendais. Vu qu'elle est sensée être "l'enjeu" de tous, je ne m'attendais pas à ce rôle. J'ai douloureusement retenu trop de poins étranges (au sujet des prémonitions ...) finalement peu exploités qui m'ont un peu trop laissée dans le flou (parfait pour un tome 2?) alors que d'autres personnages étaient bien plus intenses (quelle différence !) et intéressants. Comme Justine, que j'adore, ou Alice, ou Fanelli, ou bien surtout... César Diaz ! 

Incroyable grand méchant à la limite de la schizophrénie : drôle et terrifiant à la fois, fascinant (lui et l'attraction qu'il a sur ses fans... ou plutôt ses suiveurs !), tant que cela en devient terrifiant, de voir à quel point il commence à nous fasciner, nous, lecteurs ! J'ai tellement aimé ce personnage, ses manières et sa singularité que je me surprend à penser souvent, intérieurement, "Nada#1 likes that" ! ( Au secours, la schizophrénie n'est pas loin ! ). César est un excellent personnage, omniprésent et angoissant. Mais surtout surprenant ! 

Pour finir, j'ajouterai que le titre, Réseau(x) n'est peut être pas idéal au premier abord : on parle plus du DKB (la plateforme de partage des rêves) que des autres plateformes. J'ai même trouvé qu'à force, cette plateforme ne devenait plus très utile niveau communication, alors qu'elle était sensée avoir remplacé Facebook. Heureusement, très vite, d'autres plateformes ont pris leur importance : les mails, les tchats privés, les forums... Le réseau, ce n'est pas forcément la plateforme internet, c'est aussi le rapport entre les gens. La connivence. Cette connivence, souvent insoupçonnée, qui fait tout dans ce récit. 

En résumé, ce qui m'a le plus dérangée dans cette lecture, ce sont les différents modes de narration, avec trop de points de vue et de flous, qui même s'ils se présentent très vite comme les pièces complémentaires d'un même puzzle, ne sont pas compréhensibles lors d'une bonne première moitié du livre, si on ne fait pas le gros effort de s'accrocher. Mais finalement, j'aime être dérangée. Et j'ai eu des personnages préférés. En y repensant, même si ce n'est pas un excellent souvenir, c'était surtout une lecture forte. Et donc, une lecture-expérience inoubliable. 

6 commentaires:

  1. Bonjour, c'est Vincent,
    Je me permets d'intervenir sur ton blog suite à notre échange sur la page Réseau(x).
    Ravi que la lecture ait été forte, et aussi que tu aies pu la trouver dérangeante (j'avoue préférer cela, un vrai compliment, plutôt que de remporter un coup de cœur ou une adhésion totale); ravi aussi que Cèsar t'ait troublée à ce point…
    En fait, ce qui m'intéresse dans ce personnage est que mes lecteurs le voient d'emblée comme un "grand méchant", fut-il "incroyable", quand moi je ne l'envisage nullement comme tel. D'où ces ambiguïtés permanentes. (A vrai dire, Cèsar est mon "héros", du moins celui dont l'histoire m'intéresse le plus dans Réseau(x), et de ce fait j'ai d'ailleurs pu parfois trop négliger Sixie!)

    Quant à ce roman, il est difficile à accrocher au départ, j'en conviens – même si le côté très éclaté de la narration, la multiplicité des points de vue, étaient volontaires de ma part, s'agissant d'un roman que je voulais "réticulaire", construit comme un réseau, justement.
    D'où d'ailleurs le titre choisi : réseau(x) parce que le livre repose sur un réseau social finalement presque anecdotique, mais que chaque personnage est inscrit dans plusieurs réseaux (des connivences, comme tu l'écris), qui s'interpénètrent, se brouillent, se court-circuitent, et que le livre est un réseau lui-même, celui qui les relie tous horizontalement sans qu'ils se croisent toujours (Convaincue sur le titre, du coup?).
    Mais peut-être ce début de roman est-il trop complexe et éclaté, à vouloir produire un effet on force parfois la dose, on exagère!

    Concernant l'ambiguïté que tu pointes et la confusion étudiants en colère/terroristes: j'aime beaucoup la disgression dans ta critique, et la façon dont tu l'écris comme une prise de conscience. Quant à moi, j'ai adopté systématiquement les points de vue de mes personnages, paranos pour certains, accusateurs pour d'autres. Donc, oui, la confusion existe dans la tête des narrateurs, et donc du lecteur, mais pas forcément dans la tête de l'auteur, l'intrigue le montre et le montrera.

    Quant à ce que tu écris sur Justine, Fanelli et Alice, cela m'intéressent d'autant plus qu'ils ont également été mon fil conducteur, dans l'écriture, Justine et Fanelli constituant les "meneurs" de l'intrigue dans une première version, Kowacks venant s'y ajouter et décidant de la deuxième version, celle que tu as lue.

    Bref, pas mal de résonances entre ta critique et mon travail, j'espère que beaucoup de lecteurs sauront comme toi s'accrocher dans ce début de roman touffu (mais que nous avons un peu élagué tout de même entre les épreuves non corrigées que tu as reçues et la version définitive), et se laisseront embarquer/déranger/perturber par Cèsar – même avec tous les défauts du récit en tête.

    Merci quoi qu'il en soit de ta lecture, au plaisir d'échanger de nouveau,
    Vincent V.

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    1. Merci de m'avoir lue malgré mon avis mitigé et pour l'échange qui s'en est suivi.
      César est aussi mon héros en tant que personnage principal, mais mes supers héros, ce sont les flics, ahah :P

      Finalement, on s'est mis d'accord sur le titre, en y réfléchissant il était parfait, et tu as bien joué avec le cerveau de tes lecteurs.

      Heureusement, je ne pense pas qu'il y ait eu confusion dans la tête de l'auteur ;)

      Je suis contente finalement de m'être accrochée, et que ayons pu échanger surtout sur des points sur lesquels nous sommes tombés d'accord.
      Je souhaite une bonne aventure à Réseau(x), qui va surement nous surprendre !
      Marly

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  2. Je crois que Cèsar arrive à faire l'unanimité lol moi je ne sais pas, mais dans un sens il me dérange avec son côté complètement taré, mais en même temps, je trouve qu'il dégage quelque chose d'énorme et qu'il est bien plus intelligent que les autres protagonistes ^^

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  3. J'ai tellement été embarquée par ce roman que je n'ai même pas remarqué ses défauts... Cèsar Diaz en est en grande partie responsable ^^

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  4. Et bien César a l'air d'être un personnage comme je les aiment.
    Il me tarde de le lire, surtout que son côté original me tente bien pour changer un peu de ce que je lis en ce moment.

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    1. Oui César est tellement particulier qu'il met longtemps à être oublié !
      Côté originalité, tu sera servie c'est sur c'est un ovni en Young Adult !

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