lundi 30 avril 2012

Crititique L'armoire aux épices, Piments et Muscade, printemps 2012

  Découverte Fazin
L'armoire aux épices
Critique Piments et Muscades Printemps 2012 : Fin'Amor.


C'est en postulant sur le forum Mort Sûre que j'ai souhaité découvrir le fanzin Piments & Muscade, produit tout droit issu des presses engagées par l'association l'armoire aux épices. Au départ, je ne savais pas que Piments & Muscades traiteraient de récits érotiques, je m'en suis douté cependant, et cela a orienté ma lecture, créant une certaine demande et attente envers les différentes nouvelles meublant l'exemplaire de Printemps 2012, Fin' Amor, porté sur l'amour médiéval, que ce soit en fond ou en forme.
Je commencerai donc par remercier Louve, Roanne et le forum Mort Sûre pour la découverte, puis continuerai en donnant mon avis sur le fanzin que j'ai eu entre les mains, suivi de mon ressenti sur chaque travail le meublant.

Fin' Amor est un numéro de Piments et Muscade présenté comme étant une ode à l'amour médiéval. Autant dans les caractéristiques de cet amour (froufrous, chuchotis ou courre à ces dames) que dans les qualités de ses personnages ( éloquence, humour, courage ou bravoure), tout en reprenant des éléments phares de cette littérature, comme les créatures fantastiques ou les complots et autres retournements de situation.

Je n'ai pas été déçue par l'écriture du fanzin dont le thème de Printemps m'avait attirée. J'ai aimé la diversité des styles et des histoires, mais surtout des trames bien spécifiques et différentes de celles ci. Les personnages traversent ainsi des épreuves, des romances, des séparations poétiques ou bien encore des farces inimaginables à l'orée du récit. Chaque nouvelle est entrecoupée d'illustrations, dont l'illustrateur Stéphane Sabourin ici joue avec les codes du romantisme et du médiévisme, en ajoutant une touche de modernité, n'hésitant pas à rire des anciens clichés, ou à dépoussiérer le genre.  L'édito de l'équipe ainsi que les indications et appels à textes sur les numéros suivants sont assez peu présents, mais suffisent clairement pour inviter le lecteur dans le voyage proposé, ou bien proposer de s'ajouter et s'intéresser à la prochaine escapade prévue.

La première nouvelle et la première découverte, c'est la nouvelle "La chimère d'argent et l'ours de sable". Ici, le tond est donné dès le départ : nous allons suivre un chevalier qui trahit sa dame, chez qui il s'est infiltré sous une fausse identité, à la demande de son seigneur. J'ai remarqué tout de suite que l'auteur, Laëtitia Genetay, avait créé un univers très vaste pour ce récit, même trop, dans lequel elle fait vivre ses personnages et son histoire, car certaines références aux armoiries ou aux différents seigneurs (comme la chimère d'argent et l'ours de sable) étaient trop nébuleuses, alors que le texte proposait au lecteur de se laisser embarquer, comme si les éléments "allaient de soi". J'ai cependant beaucoup aimé, plus que l'univers créé, la personnalité des différents personnages, comme la dame, dominante, et le chevalier traitre, dominé et sans doute fou amoureux sans le savoir... Enfin l'écriture de l'auteur était sans doute celle qui donnait le plus un ton médiéval au fanzin, du fait d'une recherche très importante dans les différents éléments qui plantent le décor de cette histoire.

La nouvelle suivante est Erwan et Isobel, d'Aodez S. Bora. Il s'agit de la nouvelle que j'ai préféré du côté sentimental du recueil, car on perçoit très bien le poids du à la position de la châtelaine, et son amour enfoui et douloureux pour son assistant de naissance roturière. Le langage n'est pas trop lourd de lexique médiéval ou de tournures appuyées, et le stratagème mit en place par la reine est assez inattendu pour surprendre autant le lecteur que son entourage ! Une jolie surprise, et un bel honneur à l'amour simple et simplement heureux, à vivre loin de tout et de tous...

La nouvelle Blanche dans la lumière du printemps, de Valérie Simon est celle qui m'a laissé le moins d'impression. S'agissant de la nouvelle la plus érotique du fanzin à mon goût, elle n'a pas été choquante, mais son écriture est en décalage par rapport au autre. Je n'ai pas aimé le caractère de Blanche, ni celui de son mari, et encore moins la fausse coure de Lauvain envers Blanche, loins d'être romantique, et bien trop sur de lui ... L'histoire est en plus vraiment "tirée par les cheveux", mais cela peut néanmoins la rendre savoureuse et surprenante, si l'on accepte de se laisser entrainer dans la déviance. Si on imagine possible, ou non, le fait de partager sa femme par un suzerain ...

Joy, d'Ophélie Bruneau, m'a beaucoup étonné ! Ici on est dans le récité médiéval uniquement pour la forme, et non pour le fond ! Le vocabulaire est médiéval ainsi que la forme, en prose, en vers et en rimes, de l'écriture, mais le fond tient de la science fiction pure et dure ! Un décalage vraiment très étonnant dans ce fanzin sur le thème "fin'amor", mais dont on ne peut ressortir que surpris, et pour ma part très satisfait de ce petit voyage, bien trop court ! S'agissant du récit d'un adieu du soldat pilote de vaisseau, amoureux de son capitaine, qui est une femme, on retrouve un tel modernisme dans ce récit !!! J'imagine cependant que l'auteur aurait pu continuer sur bien des vers, et cette écriture, si décalée, de vers sur de la science fiction, aurait pu continuer pendant bien longtemps pour mon plus grand bonheur, ces vers, si doux, emportant bien vite et agréablement leur lecteur !

Enfin la dernière nouvelle, Georges, le mystificateur de Dieu, clôt le fanzin comme il a commencé, sur une histoire dont un homme est le héros, mais d'une façon opposée : alors que le premier affrontait les valeurs de chevalerie qui le tiraillaient, celui ci est un charlatan et un farceur, qui propose d'entrainer le lecteur dans ses frasques de joyeux cheminant ! Sur les routes de campagne avec son ami dragon, c'est en humour que se finit le fanzin ! Un petit régal, un peu long et prévisible sur la fin, qui aurait mérité d'être étoffé. Mais quelques sourires, non cachés, qui laissent un très bon souvenir de cette nouvelle.

Cette découverte du fanzin aura donc été une jolie expérience, et j'ai pensé à l'idée d'offrir peut être un abonnement à un ami, à 15€ pour les 4 numéros annuels, qui pourrait divertir pendant quelques instants un lecteur non chevronnés, souhaitant vivre un bol d'air durant son quotidien, et s'évader dans ces récits à thèmes. Merci donc pour cette étonnante évasion romanesque !

Les adresses pour en savoir plus sur l'armoire aux épices et son fanzin Piments & Muscade :

http://sites.google.com/site/armoireauxepices/
http://armoireauxepices.bbactif.com
armoireauxépices@gmail.com
Association loi 1901

1 commentaire:

  1. J'avais découvert il y a quelques années maintenant ce fanzine et l'avais beaucoup apprécié. Ce numéro pourrait bien rejoindre ma bibliothèque !

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Merci pour votre passage ici et à très vite

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